Graine de nigelle contre cancer : résultat avéré ou exagéré ?

Graine de nigelle contre cancer : résultat avéré ou exagéré ?

24 June 2024Adam Betterki

 

La Nigella sativa, plus connue sous le nom de Cumin Noir, est une plante célèbre pour ses vertus culinaires et thérapeutiques exceptionnelles. De son utilisation en cuisine à ses applications en médecine traditionnelle, le Cumin Noir fascine par son potentiel de bien-être.

Traditionnellement valorisée pour soulager les troubles digestifs, la Graine de Nigelle, disponible sur le marché sous plusieurs formes, s'aventure au-delà pour combattre divers maux, y compris le cancer. Les recherches sur ses composants, notamment la thymoquinone, révèlent des effets prometteurs, comme antioxydant puissant, capable de soutenir la lutte contre le cancer et d'accompagner les thérapies anticancéreuses.

Imaginez un composant naturel qui, en plus de rehausser vos plats, pourrait jouer un rôle clé dans la prévention et le soutien thérapeutique contre le cancer. La thymoquinone, principe actif de la Nigelle, ouvre des perspectives enthousiasmantes dans le renforcement des traitements anticancéreux, avec des études sur les animaux et les cellules humaines qui soutiennent son potentiel bienfaisant.

Toutefois, avant de considérer le cumin noir comme un complément thérapeutique, il est essentiel de souligner l'importance de la prudence. Le manque d'études cliniques sur l'homme limite notre compréhension complète de ses bienfaits et de son innocuité en accompagnement des traitements anticancéreux. L'engouement pour ces composants en tant que nouveaux traitements anticancéreux est encore à l'étude, et une utilisation non contrôlée pourrait présenter des risques.

Il est crucial de ne pas substituer les traitements médicaux établis par une auto-médication avec la nigelle, malgré ses promesses. Avant de l'intégrer dans votre routine de soins, une consultation médicale s'impose pour évaluer sa compatibilité avec votre traitement et votre état de santé.

 

Qu'est ce qu'un cancer ?

 

Tout d'abord, le cancer est une pathologie ancienne, identifiée pour la première fois par Hippocrate durant l'Antiquité, qui a comparé la forme des tumeurs à celle des crabes, d'où le nom "cancer " issu du latin. Cette maladie se définit par une croissance incontrôlée de cellules anormales, conduisant à la formation de tumeurs qui peuvent grandir et envahir les tissus avoisinants, y compris les organes vitaux. Ces cellules tumorales résultent de mutations ou de modifications dans la structure d'un gène, qui, bien que minuscules par rapport à la complexité de l'organisme, permettent à ces cellules déviantes de se multiplier de manière répétée, détruisant les cellules saines environnantes. De plus, ces mauvaises cellules mutantes possèdent une capacité à survivre bien plus longue que celle des cellules saines, permettant ainsi à une seule cellule rebelle de former une masse de cellules anormales ou une tumeur.

Les tumeurs peuvent être classées en deux catégories : bénignes, lorsqu'elles ne se propagent pas à d'autres parties du corps, et malignes, lorsqu'elles envahissent et détruisent les tissus sains alentour, menaçant la survie de l'organisme.

Actuellement, la chimiothérapie demeure l'une des approches thérapeutiques les plus courantes et les plus efficaces pour combattre la prolifération de ces tumeurs malignes, visant à éliminer les cellules cancéreuses ou à en ralentir la croissance.

 

Comment la chimiothérapie peut-elle détruire ces cellules cancéreuses ?

 

La chimiothérapie, un terme introduit par Paul Ehrlich au début du 20 ème siècle, est définie comme l'utilisation de médicaments pour cibler et éliminer les cellules en division, notamment les cellules cancéreuses. Ce traitement repose sur l'administration de molécules de synthèse conçues pour attaquer directement les cellules cancéreuses ou pour entraver leur capacité à se multiplier. Contrairement aux remèdes naturels ou à des approches non scientifiquement prouvées, comme l'utilisation exclusive d'huiles ou de sirop d'érable, la chimiothérapie est basée sur une recherche approfondie et est personnalisée en fonction de la sensibilité du cancer aux médicaments, du type de cancer, de l'organe affecté, du stade du cancer, et des spécificités du patient.

Les traitements de chimiothérapie sont connus pour leurs effets secondaires, souvent dus à leur action non sélective. En ciblant les cellules cancéreuses, elles peuvent également affecter les cellules saines qui se divisent rapidement. Les organes vitaux tels que le foie et les reins, responsables de la filtration et de l'élimination des substances toxiques du corps, ainsi que de la régulation de divers processus métaboliques, sont particulièrement vulnérables aux effets de la chimiothérapie. Ces organes peuvent subir des dommages en raison de la nature toxique de certains médicaments chimiothérapeutiques.

Pour pallier ces effets secondaires, des recherches ont exploré l'utilisation de substances alternatives, comme l'huile de nigelle, pour leur potentiel d'efficacité sur les reins et le foie. L'huile de nigelle par exemple a été étudiée pour ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, pouvant contribuer à réduire les dommages causés par la chimiothérapie sur ces organes essentiels. Néanmoins, il est important de souligner le fait qu'il faudra discuter de toute complémentation avec son médecin, pour s'assurer de sa compatibilité avec le traitement de chimiothérapie en cours.

Actuellement, la chimiothérapie est l'un des piliers du traitement contre le cancer, offrant des résultats prometteurs et parfois même une guérison complète pour certains patients. Toutefois, cette approche thérapeutique est également associée à des effets secondaires parfois sévères et difficiles à gérer pour les patients. Ces effets secondaires peuvent affecter le bien-être physique et émotionnel des patients, impactant leur résilience et ralentissant potentiellement le processus de guérison.

Consciente de ces défis, la cancérologie s'efforce de prendre en compte le bien-être global des patients. Les oncologues et les équipes de soins intègrent des approches complémentaires, telles que la sophrologie, pour aider à gérer le stress, l'anxiété et améliorer la qualité de vie des patients durant leur traitement. Cette prise en charge holistique vise à soutenir non seulement le traitement physique du cancer, mais aussi la santé mentale et émotionnelle des patients. Par ailleurs, la recherche scientifique est activement engagée dans l'identification et le développement de stratégies pour minimiser les effets indésirables de la chimiothérapie.

Parmi les nombreuses pistes explorées, l'huile et la graine de nigelle suscitent un intérêt particulier en raison de ses propriétés potentiellement protectrices et réparatrices. Des études préliminaires suggèrent que l'huile de nigelle pourrait offrir des bénéfices en atténuant certains des effets secondaires liés aux traitements anticancéreux, sans compromettre leur efficacité.

L'incorporation de traitements complémentaires sous plusieurs formes dans la prise en charge du cancer représente une approche innovante, visant à améliorer l'expérience thérapeutique des patients. Cependant, il est crucial que toute intervention complémentaire soit discutée avec et supervisée par des professionnels de santé, afin d'assurer une sécurité optimale et une intégration harmonieuse avec les traitements conventionnels.

 

 

Nigelle, cancer et chimiothérapie : où en est la recherche ?

 

La Nigelle, a fait l'objet d'une étude publiée début 2016 par des chercheurs indiens, mettant en lumière son potentiel à atténuer les effets secondaires néphrotoxiques et hépatotoxiques induits par la chimiothérapie, spécifiquement le cisplatine. Le cisplatine est un médicament contenant du platine, utilisé pour traiter divers types de cancer tels que les sarcomes, carcinomes et lymphomes.

L'étude a comparé quatre groupes de rats : un groupe témoin sans traitement, un groupe recevant uniquement de la nigelle, un groupe traité seulement avec du Cisplatine, et un dernier groupe recevant à la fois la nigelle et le Cisplatine.

Les résultats ont révélé une réduction significative de la toxicité rénale et hépatique chez les rats traités conjointement avec la nigelle et le Cisplatine, comparativement à ceux traités uniquement avec le Cisplatine. Cette protection semble être due à la capacité de la graine à diminuer le stress oxydatif, un contributeur majeur à l'inflammation et aux mutations cellulaires pouvant mener au cancer. Cette propriété de la nigelle a également été corroborée par des recherches menées par des scientifiques coréens, qui ont constaté son efficacité contre le stress oxydatif induit par le paracétamol.

En résumé, la nigelle contribue à réduire les dommages au foie et aux reins causés par la chimiothérapie, tout en soutenant l'efficacité du traitement anticancéreux. Elle agit en neutralisant certaines enzymes responsables de la production de radicaux libres, favorisant ainsi la réparation tissulaire grâce à l'apport d'acides gras essentiels. De plus, elle aide à prévenir les effets délétères des médicaments sur l'organisme.

Bien qu'elle ne soit pas un remède contre le cancer, elle offre un soutien précieux en atténuant certains effets secondaires des traitements de chimiothérapie, ce qui est déjà considérable.

 

Études de cas et recherches actuelles des effets de la nigelle sur le cancer 

 

Une série d'études internationales a exploré les effets anticancéreux de la thymoquinone, un composant clé de la Nigella sativa, sur divers types de cancer. Ces recherches ont mis en évidence le potentiel thérapeutique de la plante dans la lutte contre le cancer, bien que l'utilisation de ses composants comme traitement doive être supervisée par un professionnel de la santé.

 

  • Cancer du foie (2013, Inde) : L'administration de thymoquinone dans l'eau des rats a entraîné une diminution significative des marqueurs tumoraux et des lésions du foie, prévenant efficacement la formation de nodules cancéreux.

 

  • Cancer du poumon (2014, Arabie Saoudite) : L'huile de nigelle et l'extrait de graine noire ont réduit le nombre de cellules cancéreuses de poumon humain, démontrant une corrélation entre la concentration de Nigella sativa et son efficacité anticancéreuse.

 

  • Cancer du cerveau (2013, États-Unis) : La thymoquinone a montré une capacité à inhiber sélectivement les cellules cancéreuses du glioblastome en affectant les gènes de l'autophagie, sans impacter les cellules normales.

 

  • Cancer du sein (2013, Malaisie ; 2003, États-Unis) : Des études ont validé l'efficacité de la thymoquinone contre les cellules de cancer du sein, soulignant son rôle inhibiteur sur la prolifération de ces cellules.

 

  • Leucémie (2013, Malaisie) : La thymoquinone a induit l'apoptose dans les cellules leucémiques, déclenchant leur mort programmée.

 

  • Cancer du côlon (Université du Mississippi Medical Center, États-Unis ; 2010, Égypte) : La thymoquinone, combinée à la catéchine du thé vert, a montré des effets comparables à ceux du médicament de chimiothérapie 5-FU sur les cellules de cancer du côlon, mais sans les effets secondaires associés.

 

  • Cancer du pancréas (2008, États-Unis) : Une recherche au Kimmel Cancer Center a révélé que la Nigella sativa a éliminé 80 % des cellules de cancer du pancréas.

 

  • Cancer de la peau (Salomi et al., 1991) : l'application topique d'un extrait de N. sativa a été efficace pour inhiber la carcinogenèse cutanée chez les souris, et l'injection intrapéritonéale a réduit les sarcomes des tissus mous.

 

  • Cancer de la prostate (Yi et al. 2008) : la thymoquinone s'est révélée efficace contre le cancer de la prostate hormono-sensible et hormono-réfractaire, en bloquant l'angiogenèse et en inhibant la croissance des tumeurs prostatiques humaines avec peu d'effets secondaires chimiotoxiques.

 

  • Cancer du rein (Khan et Sultana 2005) : l'huile de nigelle a montré un effet chimiopréventif contre le stress oxydatif rénal, la réponse hyperproliférative et la carcinogenèse rénale, avec une diminution significative de la génération de H2O2, de la synthèse d'ADN et de l'incidence des tumeurs.

 

Ces études soulignent l'intérêt croissant pour la thymoquinone et la Nigella sativa comme agents potentiels dans la prévention et le traitement de divers cancers, offrant une voie prometteuse pour des thérapies complémentaires. Toutefois, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et établir des protocoles de traitement sécuritaires et efficaces pour les patients.

 

Critiques et limitations de l'utilisation de la nigelle contre le cancer

 

L'utilisation de la nigelle et de ses composants, dans le cadre du traitement du cancer présente plusieurs critiques et limitations qu'il est important de considérer :

 

1. Manque de Recherches Cliniques à Grande Échelle

Bien que des études précliniques et quelques petites études cliniques aient montré des résultats prometteurs, il existe un manque significatif de recherches cliniques à grande échelle, confirmant l'efficacité et la sécurité de la nigelle dans le traitement du cancer. La plupart des études disponibles sont menées in vitro (sur des cellules en laboratoire) ou in vivo (sur des animaux), ce qui ne permet pas toujours de transposer des résultats fiables aux humains.

 

2. Effets secondaires et interactions médicamenteuses potentielles

Il existe un manque de données détaillées sur les effets secondaires potentiels et les interactions médicamenteuses de la nigelle lorsqu'elle est utilisée en conjonction avec des traitements conventionnels contre le cancer, tels que la chimiothérapie et la radiothérapie. Bien que considérée comme sûre lorsqu'elle est consommée en quantités culinaires, la sécurité de doses thérapeutiques plus élevées n'est pas entièrement établie.

 

3. Variabilité des composés actifs

La concentration en composés actifs, comme la thymoquinone, peut varier considérablement entre les différentes préparations de nigelle (huile, extrait, graines entières). Cette variabilité peut affecter l'efficacité et la reproductibilité des résultats thérapeutiques.

 

4. Absence de standardisation des traitements

Il n'existe à ce jour (2024) aucun protocole standardisé pour l'utilisation de la nigelle dans le traitement du cancer, ce qui inclut le dosage, la méthode d'administration et la durée du traitement. Cette absence de standardisation rend difficile l'évaluation de son efficacité et de sa sécurité.

 

5. Surinterprétation des résultats préliminaires

Les résultats prometteurs obtenus dans les études précliniques peuvent parfois être surinterprétés ou présentés comme une " cure " potentielle contre le cancer, ce qui peut induire en erreur les patients et les encourager à opter pour des traitements alternatifs non prouvés au détriment des traitements conventionnels éprouvés.

 

6. Considérations éthiques et culturelles

L'utilisation traditionnelle de la nigelle dans certains contextes culturels ne doit pas être prise comme une preuve de son efficacité dans le traitement du cancer. Les recommandations médicales basées sur des preuves scientifiques doivent primer sur les usages traditionnels ou anecdotiques.

 

 

Il est crucial de mener davantage de recherches cliniques rigoureuses pour évaluer l'efficacité et la sécurité de la nigelle dans le traitement du cancer. Les patients intéressés par l'utilisation de la nigelle ou d'autres traitements complémentaires doivent impérativement consulter une équipe médicale pour discuter de toutes les options disponibles, en tenant compte des bénéfices potentiels et des risques associés.

 

 

Arguments en faveur de l'efficacité de la graine de nigelle contre le cancer

 

Malgré les critiques et les limitations associées à l'utilisation de la plante dans le traitement du cancer, plusieurs arguments en faveur de son efficacité méritent d'être pris en compte :

 

1. Propriétés Antioxydantes et Anti-inflammatoires

La nigelle et ses composants, en particulier la thymoquinone, possèdent des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires significatives. Ces propriétés peuvent contribuer à réduire le stress oxydatif et l'inflammation, deux facteurs connus pour jouer un rôle dans le développement et la progression du cancer.

 

2. Effets anticancéreux démontrés dans des études précliniques

Des recherches précliniques ont montré que la nigelle et la thymoquinone pouvaient induire la mort des cellules cancéreuses (apoptose), inhiber la prolifération cellulaire, et réduire la métastase dans plusieurs modèles de cancer in vitro (sur des cellules) et in vivo (sur des animaux). Ces résultats suggèrent un potentiel thérapeutique contre divers types de cancer.

 

3. Potentiel de synergie avec les traitements conventionnels

Certaines études indiquent que la nigelle pourrait augmenter l'efficacité des traitements conventionnels contre le cancer, tels que la chimiothérapie et la radiothérapie, tout en réduisant leurs effets secondaires. Cela pourrait permettre d'améliorer la qualité de vie des patients sous traitement. Lorsqu'elle est consommée en quantités alimentaires ou en suppléments à faible dose, la nigelle est généralement bien tolérée, avec un faible risque d'effets secondaires graves. Cela la rend idéale comme complément potentiel aux traitements anticancéreux conventionnels.

 

4. Large éventail d'activités biologiques

Au-delà de ses effets anticancéreux, la nigelle a démontré une variété d'activités biologiques, y compris antimicrobienne, antidiabétique, et hypolipidémiante. Ces propriétés supplémentaires peuvent offrir des avantages secondaires pour les patients atteints de cancer, notamment en gérant d'autres conditions de santé concomitantes.

 

5. Utilisation traditionnelle et anecdotes positives

Bien que les preuves scientifiques soient primordiales, l'utilisation traditionnelle de la nigelle dans diverses cultures comme traitement pour de nombreuses affections, y compris le cancer, et les témoignages positifs de certains patients ne peuvent être complètement ignorés. Ces témoignages peuvent servir de point de départ pour des recherches plus approfondies.

 

 

Les arguments en faveur de l'utilisation de la nigelle dans le cadre du traitement du cancer soulignent le potentiel de cette plante et de ses composants, en particulier dans une approche de traitement complémentaire. Toutefois, il est impératif que de futures recherches cliniques soient menées pour établir des preuves solides de son efficacité et de sa sécurité. En attendant, toute utilisation de la nigelle en tant que traitement complémentaire doit être discutée et supervisée par un professionnel de santé compétent.

 

Comment faut-il prendre la nigelle pour le cancer ?

 

L'étude sur l'utilisation de la nigelle dans le traitement du cancer est en effet en cours et des avancées encourageantes ont été observées pour plusieurs types de cancer, y compris ceux du poumon, hépatobiliaires, du sein, du pancréas, ainsi que les tumeurs hématopoïétiques et le cancer colorectal. Ces découvertes soulignent le potentiel de la nigelle et de ses composants, comme la thymoquinone, dans la lutte contre le cancer, bien que leur utilisation comme traitement reste encore à être pleinement validée et approuvée.

 

Les méthodes d'administration de la nigelle ou de ses composants actifs dans le contexte du traitement du cancer varient et ne sont toujours pas fixées. Certaines cures peuvent néanmoins inclure :

 

  • L'huile de Nigelle par voie orale : Cette méthode d'administration est la plus courante pour les compléments alimentaires et les traitements alternatifs. Elle est considérée pour ses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, et potentiellement anticancéreuses.

  • L'injection d'huile essentielle de Nigelle directement dans la tumeur : Cette approche, plus invasive, vise à cibler directement les cellules cancéreuses avec les composants actifs de la Nigelle. Cependant, cette méthode doit être étudiée davantage et réalisée uniquement sous supervision médicale stricte.

  • L'administration de la thymoquinone seule ou en association avec d'autres médicaments anticancéreux : La thymoquinone, un des principaux composants actifs de la Nigelle, est étudiée pour son potentiel à augmenter l'efficacité des traitements anticancéreux conventionnels, tout en réduisant leurs effets secondaires.

 

 

L'utilisation de la nigella sativa dans le cadre d'un traitement contre le cancer doit être abordée avec prudence et toujours en consultation avec un professionnel de santé. Bien que des recherches préliminaires suggèrent que des composants de la nigelle, comme la thymoquinone, possèdent des propriétés anticancéreuses potentielles, l'utilisation de la nigelle comme traitement complémentaire doit être soigneusement évaluée et supervisée par un oncologue ou un professionnel de la santé qualifié.

 

Par ailleurs, la consommation excessive d'huile de nigelle peut conduire à une surconsommation d'acides gras saturés, tels que l'acide palmitique, et d'omégas-6, comme l'acide linoléique. Un apport excessif en acide palmitique peut entraîner des risques thrombotiques, athérogènes et d'hypercholestérolémie sur le long terme, augmentant ainsi le risque de conditions inflammatoires qui peuvent encourager le développement du cancer. De même, une consommation excessive d'omégas-6 peut causer un déséquilibre dans le rapport omégas-3/omégas-6, contribuant à l'inflammation chronique et à des maladies modernes telles que les allergies, l'asthme, le diabète, les troubles cardiovasculaires, le cancer, entre autres.

 

De plus, l'usage oral de l'huile végétale de nigelle, ainsi que la consommation des graines de nigelle, doivent être pratiqués avec précaution en raison de leur forte concentration en saponines et alcaloïdes, nécessitant le respect de dosages précis pour éviter des effets secondaires.

 

 

Conclusion : 

 

Le cumin noir, issu de la nigella sativa, attire l'attention bien au-delà de la médecine alternative. Avec 462 études publiées en 2016 sur ses bienfaits, notamment son action contre les tumeurs cancéreuses, son efficacité ne cesse d'être explorée.

Les graines de nigelles sont reconnues pour leur capacité à inhiber et, dans certains cas, à éliminer les cellules cancéreuses. Bien que le mécanisme précis de son action antitumorale reste à élucider, la thymoquinone, un de ses principaux actifs, est souvent citée pour ses propriétés antioxydantes et son potentiel thérapeutique contre diverses maladies inflammatoires, y compris plusieurs types de cancers.

La thymoquinone se distingue par son action antioxydante, renforçant les défenses naturelles de l'organisme, ainsi que par ses propriétés anti-inflammatoires et cytotoxiques sélectives, ciblant les cellules cancéreuses tout en épargnant les cellules saines. Cette molécule favorise également l'apoptose, ou auto-destruction cellulaire, aidant l'organisme à se débarrasser des cellules défectueuses ou cancéreuses, tout en maintenant la viabilité des cellules normales.

La nigella sativa, consommée sous forme de graines ou d'huile, s'avère être un outil prometteur dans la prévention et le traitement de nombreuses formes de cancer, sans effets secondaires notables. Malgré les résultats positifs des études, le manque d'essais cliniques sur l'Homme soulève des interrogations sur son potentiel thérapeutique. Cette énigme persiste malgré la relation évidente entre les effets bénéfiques de la nigella sativa et l'absence d'effets indésirables.

Face aux risques mentionnés, il est essentiel de faire preuve de prudence et de vigilance. Il est important de reconnaître que ni les graines de nigelle ni leurs dérivés ne constituent une cure médicamenteuse efficace contre le cancer, et que leur utilisation en complément des traitements anticancéreux nécessite une attention particulière. Seuls certains éléments, comme la thymoquinone et l'alpha-hédérine, pourraient être considérés dans le cadre de traitements d'appoint. Il est primordial de comprendre qu'il n'existe pas de solution alimentaire miracle contre le cancer.

En dépit des nombreuses recherches effectuées sur des cellules humaines et animales, il demeure impossible d'adopter la nigella sativa en tant que solution thérapeutique sûre contre le cancer.

 

 

 

 

Pour aller plus loins :

 

Bibliographie

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